Ce matin, je me lance : je vais prendre mes billets de train pour Agra. En prévision : bain de foule, pique pocket et arnaque…si j’en crois les guides. L’inconvénient, quand on écoute les gens qui habitent sur place, c’est que tout est impossible. Il faut passer par une agence, il faut le faire à l’avance, il faut, il faut… Je les comprends, ils n’ont pas de temps à perdre, et à force ça doit les agacer, mais pour moi, cela fait partie du voyage. Et passer 2 heures dans une gare en espérant en ressortir avec un billet, ça m’amuse. J’ai décidé hier de ne plus marcher inutilement, je vais donc prendre un tuk-tuk (les taxis, il faut les commander, on ne les a pas comme ça, ah, ah). Je demande à Sunita le prix que je dois payer. Sunita est la jeune femme qui prend soin de moi tant que je suis à Delhi et surtout qui me fait de merveilleux petits plats. Elle me répond que les tuk-tuk doivent mettre leur meter en route, si, si, c’est la loi : 19 roupies de prise en charge et ensuite 8 du km.
Je hèle un tuk-tuk, n’y croyant pas une seconde… à tort. Le Commonwealth fait des miracles : il a mis son meter en marche, moins cher que ce que Sunita m’avait dit, meter pas à jour et il y des tarifs écrits pour actualiser. Au final ils tentent d’en prendre un peu plus au paiement, surtout si on n’a pas de monnaie. Pas méchant.
A la gare, je suis consciencieusement les instructions du guide : 1st floor, à coté du quai n°1. je trouve le quai n°1 mais pas l’escalier, juste celui qui permet de passer au-dessus des voies. Je redescends, refais le tour, je vois les panneaux mais je ne trouve pas. Il y a du monde bien sûr mais on n’est pas bousculé, je suis presque déçue.
Je finis par trouver le bureau, après avoir demandé. Merveille, il est conditionné. Il fait très très chaud aujourd’hui.
Pour acheter un billet, il faut remplir une fiche. Comme je ne connais pas le numéro du train, je fais la queue pour demander. Ensuite, il faut faire la queue pour acheter le billet. Tout allait très bien jusqu’à ce qu’une femme décide de mettre de l’ordre et veuille nous faire asseoir pour passer les uns après les autres. Evidemment, dès qu’on s’assied un nouvel arrivant nous passe devant. Négociation, négociation… un espagnol à coté de moi finit par s’emporter, 3h qu’il est dans la gare, baladé d’un bureau à l’autre, on lui dit que ce n’est pas ici… Ça c’est fini que nous avons pris le premier bureau qui devenait disponible. 3/4h pour acheter un billet de train, je suis très fière et … il semble qu’il y a le numéro de voiture et de siège.
Forte de cette expérience réussie, en route pour Old Delhi. Visite du Red Fort, pour commencer. Tuk-tuk encore, et c’est moi qui lui en donne un peu plus, où va-t-on? On se calme, ça représente qq centimes.
La visite du Fort se révèle décevante. Si les murs du fort sont rouges, la plupart des pavillons sont blancs, en marbre. On ne peut entrer nulle part, juste regarder de l’extérieur. Tout semble en rénovation -réelle ou effet de manche pour les Games, ou encore travail qui n’a pas été fait dans les temps?- Et pourtant on voit bien que ça a du être magnifique et tellement agréable, génialement conçu aussi avec des canaux qui amenaient l’eau dans tous les pavillons et y apportait de la fraicheur. Ahhhhhrg… la fraicheur… j’en rêve… il parait qu’on frôle les 40° ici.

J’ai faim. Déjeuner dans Old Delhi, J’ai vu qu’il y avait un resto assez proche. Premiers pas dans Old Delhi, tout est écrit en Hindi, oh, oh comment vais-je trouver le resto? Beaucoup de monde, beaucoup de voiture dans cette grande artère, de tuk-tuk à moteur ou de rickshaw à bicyclette, de voitures à bras, de vélos… Je me fais quelques frayeurs en traversant. Et le resto, je le repère : son nom est écrit en grosses lettres de chez nous!
Ah! il faut commander les plats à la caisse. Au hasard, je choisis un Thali, spécialité d’Inde du Nord et je suis en Inde du Nord, non? 156 roupies = 2,6 euros, pfuit, je dilapide… Arrive un plateau avec plein de cases : de la viande avec des légumes, du riz, une espèce de sauce avec des petits pois et des morceaux blancs (peut-être du tofu), une sauce plus foncée, après coup ce doit être du dahl, des crudités, un dessert et plein de nan.
J’ai déjà commencé à manger quand l’homme à coté de moi s’essuie les mains avant de manger. Oups, je me souviens qu’il ne faut pas manger avec la main gauche. Coup de chance, je mangeais avec une cuillère, ensuite ce fut un véritable tour de force de prendre un morceau de nan qu’avec la main droite!
Après le déjeuner, je décide de me perdre dans Old Delhi, je finirai bien par retomber sur une artère. Ça ressemble à un immense souk, c’est un immense souk, il y a tout. Je m’engouffre dans des passages, pas de sortie, Je fais demi-tour, jusqu’à ce que je trouve la taille du passage qui va bien. Les 2 roues passent, et les voitures à bras. Les rickshaws poussent leur vélo, ils ne peuvent pas se croiser et provoquent des embouteillages! Je ne suis pas abordée, à peine 2 ou 3 fois, sans aucune insistance. Je vois de jolies choses, des saris, des tuniques et d’ailleurs des femmes achètent, ça doit négocier dur, le thé est de la partie! Ensuite je passe dans la partie bouffe, de délicieuses odeurs de nan et autres paratha ou papaddam. Un coin plus « industriel », Alleluia ! je vois ma première vache ! le museau enfoncé dans un sac en papier dont elle lèche l’intérieur… je ne sais pas si c’est très bon pour elle ! Pour finir je passe dans le quartier des imprimeurs et surtout des invitations pour les mariages, il y a des tonnes de boutiques, et certains modèles sont très jolis.


Ouf, je me retrouve dans une artère et ouf, il y a des tuk-tuk. Je me sens sale, j’ai chaud et je suis fatiguée. Je crois que j’ai mérité un bon bain!
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