Caleta Condor, on ne peut y accéder qu’un bateau, 2 heures à partir de Bahia Mansa.
Ce matin, il fait un temps de rêve…
Départ à 9h du débarcadère de Bahia Mansa. En fait, je ne sais pas trop à quoi m’attendre, je n’ai aucune réservation pour le soir, dans le guide il est indiqué que les habitants se sont organisés pour accueillir les touristes.
L’embarquement prend un certain temps et même un temps certain. Ça me laisse le temps de contempler les bateaux pleins d’algues destinées au Japon. Je leur laisse, elles ne me font pas du tout envie. On dirait des serpents. Pourtant un monsieur m’a expliqué comment les utiliser et affirmé que c’était très bon, et très bon pour la santé.

Le bateau est un bateau fermé d’une quarantaine de places, nous ne sommes que 25. Nous avons droit à tout un tas d’instructions avant de partir, y compris que l’on peut aller vomir à l’arrière du bateau qui est ouvert. Précaution très utile car la mer, qui a l’air d’huile vue du port, est en fait assez agitée pour ce petit bateau. Je m’installe sagement juste derrière le capitaine, afin de ne pas voir les autres.
J’ai bien fait, l’adjoint du capitaine distribue des sacs à tour de bras !
Le bateau est vraiment très lent, et j’ai l’impression que lorsque le capitaine accélère, il ne se passe rien. Après coup, je me rends compte que nous avons fait 20km en 2h; ça n’est pas si mal. 6milles nautiques/h environ, ce n’est pas un bateau du Vendée Globe … La mer est remplie de trucs blancs qui ressemblent à des méduses, et qu’ils appellent « merluza ». Ils ont ri quand je leur ai demandé si c’était celle que l’on mangeait !

Le co-capitaine a l’air surpris quand je lui dis que je n’ai pas de réservation; j’espère que je ne vais pas devoir passer la nuit dehors … même s’il fait beau. Je compte sur l’hospitalité des chiliens et dans ce genre d’endroit, il doit y avoir de la solidarité !!
A l’arrivée, nous entrons dans un fleuve, tout d’un coup, c’est tout calme. L’eau est transparente, verte. Tout droit, on remonte le fleuve et à tribord, on va vers la caleta Condor, un bras du fleuve bloqué par une belle plage de sable blanc. C’est le premier sable blanc que je vois. Le tout entouré de coteaux boisés.
Nous nous arrêtons à un premier ponton et le capitaine appelle quelques personnes dont moi. Nous sommes accueillis par une femme pour nous emmener à sa maison. Je ne dormirai donc pas dehors ce soir !


Sa maison est très agréable, tout en bois bien sûr, au milieu des arbres, un peu en hauteur. Pour y aller, nous côtoyons chevaux, cochons et poules. Tout les êtres vivants ont l’air de vivre ensemble.
Je pars explorer, il n’y a pas grand-chose à faire : 2 miradors auxquels accéder, une cascade, la plage bien sûr, et une balade sur le fleuve en bateau ou en kayak.


Nous sommes en terre Mapuche. Les Mapuches -qui veut dire peuple de la terre- sont le peuple indigène le plus connu au Chili, d’une part par leur nombre et aussi pour leur résistance à défendre leur culture. On estime leur population à 4 ou 5% de la population du Chili, majoritairement installée dans la région de l’Auracania même si de plus en plus de jeunes vont vivre dans les villes.
A Caleta Condor, une trentaine de familles vivent toute l’année. Les touristes ne viennent que l’été, aux mois de janvier et février. Le reste du temps, il n’y a personne.
Le matin, je prends le temps de regarder l’activité du lieu. Des meubles, des cartons de nourriture sont arrivés par bateau. Il faut maintenant les apporter au lieu de destination final. Ils les chargent sur des brouettes, il y a au moins un carton qui tombe, le ramassent et repartent. Ce n’est pas simple. Ensuite, il faut recommencer avec les bagages des touristes.


Tout arrive par bateau depuis Bahia Mansa. Bahia Mansa est une petit ville côtière, la ville un peu importante est Osorno à 1h1/2 en bus. Lorsque la mer est trop forte ou que les conditions climatiques sont trop compliquées, il y a un plan B : depuis Rio Negro, un peu au sud de Osorno, on prend un bus 4×4 qui traverse la cordillera, puis il faut marcher pour rejoindre un bateau sur le fleuve qui mènera à Caleta Condor. Environ 5h. Pas question de prendre des bagages. L’autre moyen, c’est à pied ! environ 2 jours depuis Bahia Mansa. Les premiers touristes que ma logeuse a accueillis étaient des français venus à pied !

Le fils de ma logeuse est au collège, interne à Osorno et son mari va le chercher tous les week-ends. Nous n’avons pas rencontré le mari qui était parti ailleurs pour travailler.
Il y a une vingtaine d’années, une actrice (Cameron Diaz, je crois) est venue à Caleta Tortel. Depuis, l’endroit est un peu connu. Grâce à elle, ils ont eu des groupes électrogènes, des radios VHF etc… « Avant, me dit ma logeuse, nous n’avions rien, aucun moyen de communication. Maintenant, nous avons même internet, c’est tellement plus facile, c’est un cadeau ».
Facile, ce n’est pas le mot que j’emploierais. Tout demande des efforts, il est probable que rien n’est simple justement. Quel isolement !
Un détail, Cameron Diaz est venue en hélicoptère !!
6 Comments
Hello hello formidable tous ces étapes que tu nous fait vivre. Cela fait plus ou moins rêver.
Ce qui manque, me semble t’il c’est une carte où nous pourrions suivre ton trajet. Avec tous ces noms on s’y perd un peu. Enjoy et à très vite
Tu as raison, je vais essayer d’ajouter une carte.
Baisers
Quel bonheur de nous emmener au bout du monde avec toi !
Merci pour ces jolis textes et photos !
Formidable cette escale à Caleta Condor.
Ces chiliens ont l’air tellement accueillants.
Que pensent-ils d’une jolie française perdue au bout du monde qui vient les voir et leur parle en basque espagnol !!!!
Bien rentrés du Maroc après un séjour idyllique.
Gros Kiss de nous 2
Que de découvertes ! J espère que tu trouve ce que tu es venu chercher ! En attendant ta groupie est scotchée à tes récits ! Merciiii et plein de gros baisers
Là tu baroudes vraiment, tu dois en épater plus d’un sur ton chemin, sans compter nosotros aquí
Magnifiques sites et paysages, tu choisis bien tes haltes. Il semble y avoir des cascades là où tu es.
Biz.