Puerto Williams, le village le plus au sud de la planète, en Terre de Feu.
En fait, ce n’est pas tout à fait vrai, il y en a un autre, Puerto Toro, un peu plus au sud, auquel on ne peut accéder que par la mer et en l’occurence par le ferry du dernier dimanche de chaque mois. Bien sûr, j’avais prévu d’y aller mais je ne serai plus là à la fin du mois. 10 habitants dans ce village éloigné de tout, ça doit être intéressant à voir.
Je me contenterai donc de Puerto Williams et ses 1800 habitants.

Pourquoi venir à Puerto Williams, me direz-vous. Eh bien, plusieurs raisons :
- Simplement pour être dans le village le plus au sud de la planète. C’est mon cas
- Pour faire le trek des Dientes de Navarino, la plupart des gens viennent pour cela
- Pour prendre un bateau vers le cap Horn, ou vers l’Antarctique. C’est aussi mon cas.
C’était dans mes plans d’aller passer le cap Horn, franchement, à être si près… Je me disais que je trouverais bien un bateau. Dès l’arrivée, je me précipite au port mais cela ne semble pas si simple. Un bateau part pour l’Antarctique, un autre pour 15 jours…
Un matin au petit déjeuner, est présent un chilien qui vient de faire exactement ce que je voulais faire 5 jours en bateau pour aller jusqu’au cap Horn et revenir. Je me précipite pour contacter le skipper … dommage, il repart de l’autre côté. Maintenant, j’ai des coordonnées pour la prochaine fois !
Mes compagnons de voyage sont venus, l’un pour faire le trek des Dientes de Navarino et l’autre pour 15 jours de navigation dans les canaux de Patagonie + le Cap Horn et il part dans quelques jours.
Alors, nous décidons d’accompagner le « trekker » pendant sa première journée, nous ferons un aller-retour et il continuera seul ensuite. Le début est assez facile en effet, il y a même des escaliers par moment. Nous traversons une forêt dont les arbres sont complètement tordus par le vent puis nous sortons de la forêt et comprenons pourquoi les arbres sont ainsi !



Nous arrivons en haut du « Cerro Bandero », que je pensais être notre randonnée de la journée mais nous n’avons mis que 2 heures pour l’atteindre, nous continuons donc. Je rame un peu parce que pendant qu’ils font un pas, j’en fais 4, d’une part et d’autre part, les 2 sont des habitués de la montagne.

Une espèce de plateau caillouteux et après quelques hésitations nous retrouvons le chemin. Lequel chemin coupe une pente… pentue. Vous savez, à ski, quand on doit faire une traversée sur une pente glacée; ça me fait cette impression. Surtout, ne pas regarder en bas !!
Au bout de ce qui me semble très long, je crie grâce et je suis entendue, comme nous ne pouvons pas faire de boucle, nous faisons demi-tour, laissant notre camarade poursuivre son chemin. Adieux déchirants car je serai partie lorsqu’il reviendra.
Retour difficile car je me suis tellement crispée sur cette pente que mon genou gauche refuse de fonctionner dans la descente or, nous redescendons. Je termine en boitant bas, mais contente de l’avoir fait et des magnifiques paysages parcourus.


Je me sens bien dans cet endroit et je prolonge mon séjour d’une journée.
Un jour, je marche tranquillement dans la rue quand un groupe d’anglais me salue et l’un d’entre eux traverse la rue pour me demander si je cherche toujours un bateau pour le Cap Horn et me dit qu’un bateau vient d’arriver au port.
Quelques minutes après, j’arrive dans un troquet et une femme me demande si je veux toujours aller au cap Horn …
Tellement gentil ! Je ne me souvenais même pas d’avoir rencontré ces gens !!
Hier, je me promenais le long du canal de Beagle lorsqu’un homme se précipite : « parlez-vous espagnol ? -oui – regardez : il y a des baleines » et en effet, 2 baleines juste devant nous.

Franchement, je marche le long du canal de Beagle et je vois 2 baleines. Est-ce ça n’est pas extraordinaire ?
Au fait, savez-vous pourquoi cet endroit s’appelle Terre de Feu ?
Lorsque les premiers explorateurs sont arrivés sur ces terres, ils n’ont vu aucun habitant puisque ces derniers se cachaient. Cependant, ils communiquaient entre eux avec des signaux de fumées. Les explorateurs voyaient donc ces fumées et ont ainsi nommé cette région « Terre de Feu ».
Mon adresse hostal à Puerto Williams : Hostal Akainij. Cosy, adorable, possibilité d’y dîner sur demande.
Comment
Agur Adeline,
Épisode passionnant. Je serais bien incapable de vivre tout ça, et tellement contente que tu nous le partage de manière aussi vivante.
J’ai hâte de savoir si tu auras pu aller jusqu’au Cap Horn ou pas. J’aimerais aussi beaucoup savoir pourquoi ses adieux ont été si déchirants 🤔…
Muxu 😘
Claire