Changement radical d’ambiance !
Me voici à Arica, tout au nord du Chili, près de la frontière péruvienne, au bord de l’océan.
Arica est une ville surprenante. Un centre-ville assez charmant, avec quelques jolis bâtiments, en particulier l’ex-douane et la cathédrale San Marcos. Détruits par un tremblement de terre, tous les 2 ont été réalisés par Gustave Eiffel. La Cathédrale, a été conçue et réalisée à Paris, les pièces détachées amenées par bateau et assemblées sur place en 1876.


L’ex-douane, pour sa part, a été terminée en 1874 et également amenée en pièces détachées par bateau. Elle sert aujourd’hui de centre culturel.


Près de là, il y a un musée étonnant : le museo de Sitio Colon. Un ancien cimetière Chinchorro a été découvert lors de travaux de construction. 48 squelettes ont été découverts, ils n’ont pas été déplacés de peur de les abimer et ce musée a été conçu pour les mettre en valeur. On peut y voir une trentaine d’entre eux, exposés comme on les a trouvés, juxtaposés, certains ont encore des fibres végétales ou même des cheveux. On peut les observer à partir d’un sol de verre juste au-dessus d’eux.
En montant au mirador, on peut voir que Arica est une ville assez étendue, prise entre l’océan et le désert.

Le long de la plage, la ville s’est développée en se dotant de condos modernes, sécurisés, que l’on pourrait voir chez nous ; c’est là que je suis installée, à 5km du centre mais à 300m de la plage. Pour aller en ville, c’est moche, beaucoup de travaux, de grosses avenues, voiture recommandée.
Vers le désert, les constructions sont plus spartiates et se rapprochent de la tôle ondulée.
Dans une vallée proche d’Arica, la vallée d’Azapa, un autre musée remarquable est dédié aux cultures pré-colombiennes ayant habité la région et en particulier, une collection de momies chinchorros.
Les techniques de momification étaient très élaborées, démontrant un profond respect aux défunts. Ce n’est pas du tout « gore », tout cela est traité avec beaucoup de finesse. Ce sont les momies les plus vieilles du monde : entre 6000 et 2000 avant JC. Elles sont dans un état de conservation remarquable.


La plus ancienne technique consiste à désosser le défunt, retirer et conserver la peau, retirer les organes et les muscles, puis reconstituer le corps autour des os avec des branches, des fibres végétales, de la cendre, de la résine, de l’argile et enfin le remettre dans sa peau et recoudre. Pour la touche finale, on lui ajoutait une perruque avec de vrais cheveux, sans oublier de redessiner les traits du visage.
A Arica, ce week-end, c’est le carnaval andin « Con la Fuerza del Sol » : pendant 3 jours et 2 nuits, des dizaines et des dizaines de groupes folkloriques des communautés andines du Chili, du Pérou et de Bolivie vont venir défiler en dansant au son de la musique des bandas.


Il y a une super atmosphère de fête, les costumes sont magnifiques, et comme les groupes défilent, il y a toujours un endroit d’où on peut les voir. Je les admire parce que, même si la chorégraphie n’est pas super élaborée, à danser comme cela pendant des kilomêtres, avec leurs habits et la chaleur qu’il fait, ce ne doit pas être si facile. La fatigue se voit sur certains visages… et dans le rythme !


Les momies, la mort et aussi la fête, la vie !

Comment
Très pittoresques ces festivals. Merci pour la carte cela donne une bonne idée.
Comment as tu été jusque là ? En bateau ou en car ? Long alors
Atacama en vue ?
Gros Kiss