Chaiten, arrêt obligatoire de 2 nuits du fait des transports : bus le vendredi – ferry le dimanche. Ce n’est pas ce que j’avais prévu mais on verra bien.
Lorsque j’arrive à mon hostal, après 10h de bus, je suis un peu désespérée : aucune enseigne ni lumière de signalisation, l’environnement est sale, personne ne répond à mes coups à la porte et je finis par entrer. Un jeune homme me dit qu’il y a une sorte de bureau à côté.
Je vais donc frapper à côté, c’est une maison et la maison du proprio de l’hostal.
Nous y retournons donc ensemble et là, changement total, j’arrive dans un endroit qui probablement n’est même pas fini, quasi neuf, tout doublé de bois clair et tout propre. La cerise sur le gâteau : le poêle est en marche. Je retrouve ma bonne humeur légendaire.
Tellement de bonne humeur que lorsque je me rends compte que je pourrais à nouveau parler avec mes voisins de chambre, et peut-être ceux d’encore à côté, je ne fais que tousser pour les prévenir.
Le lendemain, après un magnifique petit déjeuner, première bonne nouvelle : il fait un temps magnifique. Puis, je me rends compte que le site est superbe. Il y a une grande plage, très profonde, parsemée de buissons.On voit quelques voitures ci et là, signes qu’il y a des campeurs.
En m’approchant de la mer, un insecte me tourne autour, façon chien de berger, j’ai une sensation assez désagréable mais je ne m’y attarde pas plus que cela. Puis un deuxième insecte arrive et fait la même chose, puis 3, 4, 5, je ne suis pas du tout à l’aise. Lorsque je m’arrête, ils se posent, dès que je repars, cela recommence. Plus je m’avance, plus il y en a et là, je ne suis plus d’accord du tout. Certes, ce ne sont que des insectes, assez gros, 2 à 3 cm de longueur, je finis pas demander aux personnes que je croise :
- non, je ne sais pas mais faites attention !
- je ne sais pas ce que c’est, ils piquent mais ça ne fait pas mal
- ce sont des taons. Ils sont attirés par les couleurs vives (bingo, ma veste de quart est rouge) et sombres (re-bingo, j’ai un chandail bleu marine). Faites attention, ils piquent à travers les vêtements.
Pour me protéger, je me sers de ma veste comme d’une cape de torero et ça marche assez bien. Je dois avoir l’air un peu bizarre mais ça me rassure. Lorsque je m’éloigne de l’eau, il y en a moins puis plus du tout.


Ayant survécu aux taons, il est temps de se réconforter par une petite empanada, même si au Chili, elles sont frites.
Chaiten est située entre la mer et des montagnes assez hautes, près de 1000m, avec dénivelé très important. Le village n’a que quelques rues mais elles sont tellement larges que cela donne une impression de grandeur et d’espace.



Mon oeil s’égare sur une affiche avec les événements de l’été, s’ouvre sur cette information : « Fiesta del Bandeo Tradicion Campera », qui se déroule aujourd’hui et demain. Mais qu’est-ce donc ?
Le bandeo, c’est le fait de mener un troupeau et de le faire traverser un fleuve.
Oh là là, mais j’ai envie de voir ça, moi ! Je rentre ventre à terre à mon hostal et mon hôte m’organise le transport vers « Chaiten Viejo » -pourquoi ce nom alors que c’est juste un terrain de retrouvailles ?- où se déroule la fête. Le bandeo proprement dit a lieu demain mais la fête a bien lieu toute la journée.
Le lieu est magnifique avec une vue sur les montagnes. Il y a une arène, des gradins en bois, quelques stands où se vend essentiellement de la nourriture et des boissons et une maison qui sent très très fort l’agneau.

Je m’installe dans les gradins. Autour de moi, tout le village, des jeunes, des vieux, des familles, des enfants… tous passionnés. Une vraie ambiance de fête.
Première épreuve : dans l’arène, 3 hommes à cheval, 6 hommes à pied avec un lasso.
Une vachette entre dans l’arène. Les hommes à cheval la coursent pour qu’elle coure le long de la palissade, le « jeu » consiste à ce que les hommes attrapent au lasso les 2 pattes avant pour la faire tomber. Un peu barbare ? mon hôte m’avait prévenue, défenseurs de la cause animale, s’abstenir… et mon chauffeur aussi « …mais ça fait partie de notre culture »


Il y a beaucoup de participants. Ils marquent des points lorsqu’ils réussissent leur coup et il y aura une finale en fin de journée.
C’est étrange, c’est assez familier, probablement pour avoir vu beaucoup de films de cow-boy, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Savoir mener le bétail d’un endroit à l’autre, savoir l’arrêter pour le marquer…

Autour de moi, ça boit pas mal, de la bière, bien sûr et d’autres boissons non identifiées. Mote con huesillo : au fond du verre, des graines de blé épluchés et cuits (mote), une pêche séchée et réhydratée dans un sirop de sucre (huesillo) le tout recouvert de l’eau dans laquelle a cuit le mote. J’ai gouté je jus : hyper sucré, je n’ai pas été jusqu’au grains de blé. L’autre boisson est un melon vert (rond et chair vert foncé) duquel on a retiré les graines, et dans lequel on verse une bouteille de vin blanc. Ça passe de mains en mains et ils grattent la chair du melon pour le boire avec le vin.
Deuxième épreuve. Dans l’arène, un homme à cheval et 2 à pied avec lasso.
L’épreuve consiste à bloquer et si possible faire tomber la vachette au lasso. Puis les 3 hommes (y compris le cavalier) doivent la faire tomber complètement, les 4 fers en l’air. Ils passent une sangle autour du ventre, puis l’animal doit se relever avec un homme sur le dos. Le tout, le plus vite possible. Au moins, dans cette épreuve, les hommes « s’y collent ».
La meilleure équipe l’aura fait en moins de 40 secondes.Une équipe de femmes a participé sans réussir à faire tomber la vachette.
Récompenses : équipe de femmes 30 000 pesos, soit environ 30€. 3ème équipe hommes : 1 pack de bières, 2ème équipe hommes : 2 pack de bières, Les vainqueurs : 4 packs de bière. Ça vaut le coup d’être une femme !!!
Je suis très contente de ma journée, j’ai de la chance d’avoir pu assister à ça… grâce aux transports qui ne s’enchaînent pas bien !
Comment
Quel plaisir de te lire ! Je ne rate pas un épisode de cette magnifique série ! Continue de nous faire rêver, et surtout profites en bien. N oublies pas qu il faudra revenir un jour … nous sommes nombreux à t attendre. Bizzz