J’ai décidé de traverser le Cambodge sans m’y arrêter, juste une nuit à Phnom Penh (coup de cœur). Bateau jusqu’à Phnom Penh, bus ensuite jusqu’à Si Phan Don, juste après la frontière du Laos.
Me voilà dans mon bus de 7h du mat pour 10 heures prévues mais sait-on vraiment comment les choses se passent. Mon coup de cœur pour le Cambodge se confirme, un prochain voyage certainement. La campagne n’est pas particulièrement belle mais au moins on la voit et il y a des temples, des pagodes partout. Et puis on suit le Mékong par moment.
On a assez bien tenu le timing jusqu’à la frontière. Passer la frontière dans un bus est une arnaque organisée. Le coût du visa est 30$. Ils font payer 2$ de visite médicale, 2$ de tampon et je ne sais plus quoi d’autre, total 37$. Des jeunes gens qui avaient leur visa ont dû payer 4$ de tampon. Mais en bon toutou, nous avons payé les 37$
Les frontières sont de vraies frontières : on sort du pays, no man’s land de 500m et on entre dans l’autre pays.
C’est entre les 2 frontières que le bus a commencé à avoir des hoquets. Un des 2 conducteurs a sorti sa trousse à outils. Quand le conducteur débrayait, de l’extérieur, on entendait des soufflements. Et puis ils ont arrêté le moteur. Pendant ce temps, nous attendions. Nous attendions longtemps. Ma jeune voisine cambodgienne va aux nouvelles : ce n’est pas le bus qui pose problème, ce sont les passeports. Elle me dit avec un charmant sourrire « je crois qu’il m’a menti » Pendant ce temps, la nuit était tombée.
Eh bien, il n’avait pas menti, les passeports sont revenus et nous sommes partis. Le moteur démarre, le bus soubresaute et cale, une fois, deux fois. Le moteur démarre, le bus soubresaute et soubresaute et roule ! Applaudissements dans le bus. Le chauffeur veut passer la seconde, il cale. Et on recommence. Il finira par passer la seconde et nous conduira en seconde. Pour ceux, dont moi, qui s’arrêtaient à Si Phan Don, ça allait mais ceux qui allaient jusqu’à Pakse, les pauvres !
Assez rapidement d’ailleurs, on nous débarque pour nous faire monter dans une bétaillère. Nous réussissons tous à monter avec nos bagages, certains un peu accrochés à l’extérieur ! Peu de kilomètres à faire ainsi pour aller chercher des pirogues. Si Phan Don, cela veut dire 4000 îles.
Et là une pagaille incroyable, les uns veulent aller dans une île, les autres dans une autre; de nuit, on ne peut aller que dans une (elles sont reliées par un pont). Les billets ont pris 50% avec la nuit ! Un touriste annonce qu’il y a un bateau pour l’autre île, re-bazar. Personne n’a d’argent, la femme qui vend les billets du bateau fait du change, je vous laisse imaginer le taux.
Au final, nous montons tous sur 3 pirogues avec nos bagages.
Et là, c’est le moment magique, la récompense. Je suis dans la première pirogue ; Elle avance tout doucement sur l’eau noire, personne ne parle, on distingue les ombres des îles, le ciel est un festival d’étoiles, c’est sublime.
Nous arrivons sur l’île. Devinez ? je veux aller dans l’autre, j’ai réservé une chambre. Pas de tuk-tuk en attente et 4 km de chemin sablonneux pour y aller. C’est non, je ne ferai pas le chemin à pied. J’appelle ma guesthouse et je leur demande de m’envoyer quelqu’un. Il arrive 1/2heure après à cause de l’état du chemin ! Je monte dans une side-charrette. Re-moment magique, nous avançons tout doucement dans le noir, très bringuebalés, c’est vrai, il y a une ambiance apaisante, le ciel est magnifique, c’est extra !
PS le restaurant était encore ouvert !!
Désolée pas pris de photos de nuit.
2 Comments
Ah yes, l’aventure!
Les choses simples, celles qui ne sont pas prévisibles, mais qui font partie du voyage.
Impressionné par le bus qui est d’un luxe apparent, et surtout d’une taille non négligeable.
On oublie souvent les joies des frontières. Non pas pour le plaisir de patienter, mais pour son charme -ou l’impression de-. Qui ne se souvient pas des frontières en Europe, celles où nous devions montrer les passeports, changer de l’argent. Dans notre monde pressé, nous n’en voulons pas, dans cette planète interconnectée, la monnaie est la même dans les Etats qui deviennent un « énorme Etat ». A chaque fois, pour un après-midi ou une journée, nous avions l’impression de partir pour une aventure formidable.
Chaque solution a ses avantages et inconvénients, mais pour ceux qui ont du temps, un plaisir.
Nous pourrions tous donner des anecdotes pendant des heures, mais oui, la glace à 100 pesetas rappelle des souvenirs d’enfance.
Pour revenir à la suite de ton voyage, cette frontière, la moto, la pirogue. Yes yes et re yes!
Sans photos, nous avons notre imagination. Avec ton texte, nous avons le rythme. Avec la carte, nous avons le vertige.
En somme, du plaisir, et une évasion en 3.0.
Des baisers
J’adore tes commentaires
Merci mon coeur
Des baisers pour toi aussi